bien courir
Vaincre la peur de ‘mal’ courir
Fréquent que les runners de tous niveaux doutent de la pertinence de leur entraînement et de leur capacité à décliner un effort en compétition. Bosser le mental : voici quelques pistes simples à suivre…
Je doute
car j’ai une mauvaise
hygiène de vie
Etes-vous certain du diagnostic ? Si vous culpabilisez dès la première bouchée de Tomme de Savoie ou la première gorgée d’Apremont, c’est qu’il est d’abord urgent de revoir le sens de certaines priorités.
Personne n’a dit qu’il fallait s’astreindre à un mode de vie spartiate pour mener une honnête ‘carrière’ de runner amateur. Inutile en conséquence de céder au doute. Vous vivez et faites du sport. Pas l’inverse. Vous vivez mieux parce que vous courez régulièrement. Alors…
Alors, il est certes possible que votre hygiène de vie ait réellement besoin d’être améliorée. A votre conscience de trancher le sujet et d’apporter les corrections dans la durée pour que votre corps soit traité de la manière la plus respectueuse qui soit. Mais cela, chacun en conviendra, n’a finalement pas forcément à voir avec votre condition de runner : avoir une bonne hygiène de vie est d’abord un signe d’équilibre. Etes-vous équilibré ?
Je doute
car je n’ai pas
assez de temps
pour m’entraîner
Personne n’a jamais dit que ce serait simple. Etre un runner amateur plus ou moins performant suppose d’organiser ses séances d’entraînement autour de la vie familiale et la vie professionnelle. A moins que ce ne soit le contraire…
Courir, c’est bien. Pas de doute. Prendre soin des siens et gagner sa vie, c’est mieux encore. Pas de doute non plus. A moins de pouvoir boucler un marathon en moins de 2h10 (et encore !), le running ne sert même pas à mettre du beurre dans les épinards. Sa fonction première est ailleurs : oxygéner le corps, le cerveau et les sens. Donner un autre sens moins simplement bourgeois ou terre-à-terre à l’existence.
Chaque minute passée à courir est une minute de gagnée. Un cadeau que vous vous faites. Ne doutez pas (de vous) s’il est simplement trop compliqué (certains jours) de libérer du temps pour courir. Demain, il fera beau et vos jambes vous remercieront pour le repos forcé.
Je doute
car je suis
toujours le dernier
à l’entraînement
Personne n’est parfait. Vous ne l’êtes pas. Lorsqu’il s’agit de courir, certains sont plus doués que vous. Et c’est sans doute la même chose dans chaque domaine de votre vie ! Mais, au final, reconnaissez que vous êtes plutôt dans la bonne moyenne. Pas suffisant ? Et oui, on voudrait forcément finir devant les autres…
Surtout à l’entraînement, surtout face aux potes qui s’imposent les mêmes efforts et tirent la langue autant que vous. Douter de soi lorsque l’on ne parvient pas à prendre le meilleur sur d’autres runners de niveau comparable est louable. C’est même souvent ainsi que l’on déniche le petit degré de motivation permettant de progresser. Mais le principal reste bien de ne pas sécher l’entraînement. Là, pas de doute !
Je doute
car j’ai peur
de me mal faire
Logique. Ce doute-là est la preuve de votre implication, de votre désir de bien faire, de courir au mieux de vos capacités du moment. La peur de mal faire – que l’on pourrait aussi nommé trac du runner – n’épargne personne. Ou alors seulement les débutants sans ambition puisque d’un niveau trop modeste et les vieux briscards revenus de tout.
Il est sain de douter à la veille d’une épreuve chronométrée ou même d’une séance d’entraînement qui s’annonce particulièrement intense. Mais ce doute ne doit pas paralyser. Motiver plutôt. Il faut savoir se sortir les tripes, tout donner sur le bitume, tout laisser sur les chemins. C’est en allant au bout de soi-même que l’on nargue le plus efficacement le doute né de la peur de mal faire.
Je doute
car on doute
de moi
Nous y voilà ! Parfois – pour ne pas dire souvent -, le runner doit
composer avec une contradiction rampante au sein même de son entourage immédiat – autant dire la famille.
La critique est facile surtout lorsqu’elle s’exprime dans une totale ignorance des réalités de la pratique sportive et s’additionne à un soupçon de malveillance.
Il ne faut pas avoir peur de moucher les réticences et les mots méchants entendus la veille d’une épreuve chronométrée. Quel risque prenez-vous ? Vous, au moins, êtes dans l’action, dans la prise de risque. Ne craignez l’échec puisque le seul fait d’être un runner constitue la plus grande des victoires. Et si on doute de vous, c’est sans doute un peu parce que l’on vous envie…